Un autre futur, numéro d'avril 2009

Le dernier numéro d'« Un Autre Futur pour les Quartiers » est désormais téléchargeable en ligne :
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/uaf_avril_2009_nouvelle_version.pdf


D'où vient la violence ?

Maintenant, ici et là les révoltes grondent. Les actes de soulèvement se multiplient à travers le monde. Face à ces sursauts amplis de la rage de vivre le système use de ses armes habituelles. Il tente de diviser les opprimés à travers les médias, et offre des propositions au rabais par l'intermédiaire des réformistes, partis politiques de tout poil et syndicats. Il est prêt à tout pour se maintenir en place. Quand la rage des affamés s'exprime trop haut, il crie à la violence et à l'insécurité.

Mais qu'est ce que la violence ? Un travail pénible, qui, à la fin du mois vous laisse à peine de quoi manger, ça c'est violent ! Se retrouver au chômage du jour au lendemain, sans savoir comment faire vivre sa famille, ça c'est violent ! Se retrouver devant cette saloperie de distributeur sans pouvoir retirer de l'argent, ça c'est violent ! Des milliers d'enfants africains qui meurent chaque jour du choléra, ça c'est violent ! C'est encore plus violent quand on sait qu'avec un demi-milliard d'euros on peut les sauver et qu'on donne des centaines de milliards aux banquiers ! Voir les politiques qui se pavanent sur des paquebots à boire du champagne, ça c'est violent ! Payer des impôts sur nos maigres revenus quand les plus fortunés en sont exonérés, ça c'est violent ! L'espérance de vie d'un ouvrier inférieur de dix ans à celle d'un cadre, ça c'est violent ! Les brimades quotidiennes, les remarques désobligeantes du patron et de son sous-fifre, ça c'est violent ! Et tant d'autres choses...

Le système actuel n'est que barbarie, alors mettons-y un terme une bonne foi pour toute, et reconstruisons un monde meilleur.

MOLEX : ON A LES MACHINES, ON LES GARDE !

Depuis plusieurs mois les salariés de Molex sont en lutte. Le patron sans scrupule a même revendu les brevets. Alors il faut se battre, et lui faire payer sa malveillance. La culture de la lutte ça se gagne en la pratiquant. Si Molex ferme, c'est tout le village de Villemur qui ferme.

Des familles entières risquent de se retrouver à la rue, tout ça à cause d'un bourgeois qui veut encore plus d'argent. Mais les machines sont encore dans les murs, l'outil de production doit appartenir aux ouvriers.

Pour lutter contre le capitalisme, il y a la solidarité, celle des gens de Villemur, mais aussi celle des ouvriers de tous pays. Partout dans le monde, comme récemment en Argentine ou encore en Allemagne, des entreprises délaissées par le patron sont AUTOGÉRÉES par les ouvriers, et ça marche ! Dire que cela sera simple dans la situation actuelle serait mentir. Mais il faut se remonter les manches et se serrer les coudes.

Nous sommes ouvriers et précaires et nous sommes unis et solidaires. Et c'est ça la nature de l'Homme ! Contre l'exploitation et la domination il y a l'entraide et la combattivité ! Il faut tout tenter pour ne rien regretter. Gardons la tête haute, et s'il le faut c'est avec le poing rageur que nous conserverons les machines de Molex ! Pour un autre futur, pour un monde meilleur ! Alors oui il faut se battre, alors oui il faut gagner !

TRAHISON SYNDICALE ! LES TRAÎTRES A LA LANTERNE !

La crise économique est d'une importance sans précédent. Et qui en fait les frais ? Nous, ouvriers et précaires. La seule réponse efficace est le sursaut social et solidaire des ouvriers sans frontières. Et que font les syndicats ? Ils COLLABORENT avec le pouvoir ! A table avec les patrons et les hommes politiques ils font tout pour que nous ne nous révoltions pas contre le capitalisme qui nous humilie et nous accable. Comme en Guadeloupe, il faut faire la grève générale illimitée pour que ça marche !

Et qu'ont fait les syndicats, après la journée du 19 Mars, ils nous on ordonné de retourner travailler comme si de rien n'était. Non, le 20 il fallait continuer à se battre. Le capitalisme veut notre peau, mais c'est nous qui aurons la sienne ! Et que proposent les syndicats : d'aller manifester le 1er Mai. Comme tous les 1er Mai. Tout ça pour nous faire attendre jusqu'aux vacances d'été et pour briser les mouvements de révoltes spontanées. Mais c'est MAINTENANT qu'il faut agir ! Partout là où les patrons licencient et là où l'Etat oppresse !

Nous n'avons pas besoin de patron pour travailler et pas besoin de chef pour se révolter ! Alors compagnons, devenons libres d'agir et de penser. L'outil de production est le NÔTRE, pas celui du patron ou des actionnaires. En ce moment les syndicats préparent le G20 pour savoir comment ils vont nous faire avaler la pilule. Les banquiers et les spéculateurs nous volent le fruit de notre travail, les politiques et les syndicats, tous quels qu'ils soient, les aident à accomplir leurs méfaits !

Mettons fin à l'exploitation aux quatre coins du monde, mettons fin à tout ce qui soutient ce système immoral et hypocrite !

Ouvrier, Ouvrières de « discodeoro » en lutte

A San Andres (quartier de Buenos Aires), les travailleurs et travailleuses de l'usine de pâte à pizza et empanadas « Disco de Oro », après avoir ralenti la liquidation de l'usine que les patrons ont essayé de mener à terme, le 3 février les Ouvriers ont décidé de prendre les lieux et de lutter pour leurs fonds de travail.

Les responsables sont Guillermo Ferron, propriétaire de l'enseigne (aux manières de commerce douteuses et escroqueries en tous genre) et Sergio Godoy del Castillo, homme de paille et patron qui a amené l'usine à la fermeture et les travailleurs au désespoir. Ce rat immonde (aidé par le « sans honte » Ferron) a commencé par devoir des salaires, vacances, primes, cotisations et autres avantages depuis 5 ou 6 mois. A tout ceci s'ajoutaient des paiements de misère aux Ouvriers pour qu'ils se tiennent « tranquilles » et réduisait petit à petit la production et la qualité du produit. Comme dernière mesure, il a envoyé les travailleurs et travailleuses à leurs foyers avec l'excuse que la matière première manquait et qu'il ferait un retour aux machines pour améliorer la production. Alors qu'au contraire, il a profité du temps libre pour essayer de vider l'usine.

A ceci s'ajoute 2 ouvriers accidentés au milieu de l'année passée sans avoir reçu 1 peso de la part de la couverture sociale parce que le patron ne payait pas les cotisations. C'est pour ça aussi, qu'en ce moment, il y a des ouvriers avec leurs familles qui ne peuvent bénéficier de soins médicaux, il y a même un membre de la famille d'un ouvrier qui ne peut pas avoir de médicaments nécessaires au traitement de son diabète, puisque en plus, l'État, oppresseur et complice, autre acteur de la couverture sociale, ne veut pas faciliter le recours.

Mais pour tout cela, aujourd'hui ce sont plus de 10 familles qui luttent pour récupérer leur unique soutien économique dans beaucoup de cas et notamment les Ouvriers qui arrivent à 48 ans d'ancienneté.

Ils passent des jours et des nuits à garder leurs outils de production, accompagnés par les voisins et d'autres travailleurs qui se sont solidarisé avec cette lutte, c'est pour ceci qu'est en marche, en accord avec ce qui a été discuté en assemblée, la formation d'une coopérative de travailleurs pour recommencer avec une nouvelle production.

Cette colère a commencé quand la direction a tenté de voler ce qui a toujours appartenu aux ouvriers (leurs productions). Aujourd'hui elle se transforme en résistance, l'auto-organisation et la lutte pour démontrer que les travailleurs sont capables de se suffire à eux mêmes sans la nécessité d'aucun suceur de sang qui profite du fruit de leur travail, en les regardant de haut avec les mains dans les poches. Les compagnons de la FORA-AIT, sont là pour leur apporter notre soutien et notre solidarité active sans intérêt économique ni politique.

Texte tiré de « Organizacion Obrera » N°23, journal de la FORA-AIT (Argentine)

Soyons solidaire

La misère que connaît la majorité des Antillais est une réalité. Les motivations de la grève et des mouvements qui ont suivi nous sont tout à fait familières. La souffrance de toutes les victimes du capitalisme dans le monde est notre souffrance. Dire que les méthodes d'exploitation qu'il y a « là-bas » seraient intolérables « ici » n'est qu'une hypocrisie (songer par exemple au sort que nous réservons, ici, aux sans-papier).

Nous devons être déterminés à renverser les choses ici, avec ceux qui le font là-bas. A cette misère généralisée dans le monde s'est ajoutée la violence, parfaitement identifiable, d'une répression massive orchestrée par un pouvoir qui n'a même pas cherché à redresser la situation. On semble considérer les grévistes, comme du bas peuple à écraser purement et simplement.

Faut-il alors s'étonner de l'hypocrisie des partis et syndicats ? Quand le PS déclare « craindre » que la situation déborde en métropole ; la CGT ne trouve pas mieux qu'organiser petitement une manifestation de soutien. Manifestement ils ne pensent qu'à sauver les meubles. La conclusion est : les pauvres restent pauvres et les riches continuent de s'enrichir.

Quant à nous, nous affirmons que la raison et la morale sont toujours du coté de l'opprimé qui se soulève librement ; il faut que notre solidarité s'exprime en acte, non seulement au moyen de la grève générale illimitée et du blocage économique, mais aussi par la multiplication et la coordination des comités de décision autonomes, libres de tout pouvoir.

Ascenseur social

Encore une fois nos ascenseurs ne fonctionnent pas... voilà plus de dix jours que nous sommes obligés de grimper jusqu'à huit étages pour rentrer chez nous à pied. Ah, c'est sûr, on n'oublie rien quand on va faire nos courses ! Mais là, ça suffit, donc à empalot on se réuni, on rédige une pétition. Et nous voilà devenu VRP de la colère en faisant du porte à porte, dans le quartier dès qu'on discute, le problème de l'ascenseur est finalement, le sommet de l'iceberg, parce que il y a aussi les problèmes de lumières dans les coursives, la peinture qui s'effrite, les poubelles qui s'entassent, etc.

Alors du coup, nous voilà parti collectivement pour faire entendre notre voix auprès de l'antenne de l'OPAC. On nous reçoit loin, bien au fond dans la salle, bien à l'écart (ça pourrait peut-être donner des idées aux autres locataires). Evidemment la réputation de l'OPAC s'avère vraie ; on nous fait passer pour des menteurs, que l'ascenseur n'est plus en panne depuis 10 jours. Mais on ne manque pas de nous dire que c'est de NOTRE faute, que c'est nous qui cassons les ascenseurs (quand on habite au 8eme on grince des dents en entendant ça !) bref de la mauvaise foi pour justifier qu'on laisse les gens dans des conditions intolérables.

Mais comme nous étions nombreux ce jour là, et que l'OPAC ne s'attendait pas à notre visite, nous avons obtenu le jour même le remplacement de toutes les lumières, et la promesse de la réparation de l'ascenseur dans les deux jours. A empalot, on n'a pas droit à la dignité, pas droit non plus au respect !

Mais nous sommes solidaires entre locataires, et cette solidarité a fait reculer l'OPAC. La solidarité, c'est tout ce qui nous reste.


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