L'État et le Capital

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L'esprit troupeau et ses conséquences

 

L'État

« Prendre cinq et rendre quatre, ce n'est pas donner. »

Par Frédéric Bastiat.

Ainsi que vous le savez, j'ai beaucoup voyagé et j'ai beaucoup à raconter.

Parcourant un pays lointain, je fus frappé de la triste condition dans laquelle paraissait être le peuple, malgré son activité et la fertilité de son territoire.

Pour avoir l'explication de ce phénomène, je m'adressai à un grand ministre, qui s'appelait Budget. Voici ce qu'il me dit :

« -- J'ai fais faire le dénombrement des ouvriers. Il y a en a un million. Ils se plaignent de n'avoir pas assez de salaire, et j'ai dû m'occuper d'améliorer leur sort.

D'abord, j'imaginai de prélever deux sous sur le salaire quotidien de chaque travailleur. Cela faisait rentrer 100 000 francs tous les matins dans mes coffres, soit trente millions par an.

Sur ces trente millions, j'en retenais dix pour moi et mes agents.

Et ensuite, je disais aux ouvriers, il me reste vingt millions avec lesquels je ferai exécuter des travaux et ce sera un grand avantage pour vous.

En effet, pendant quelques temps, ils furent émerveillés. Ce sont d'honnêtes créatures qui n'ont pas beaucoup de temps à eux pour réfléchir. Ils étaient bien un peu contrariés de ce qu'on leur subtilisât deux sous par jour ; mais leurs yeux étaient beaucoup frappés des millions ostensiblement dépensés par l'État.

Peu à peu, cependant, ils se ravisèrent. Les plus fins d'entre eux disaient :

C'est alors que j'inventais l'impôt indirect. Maintenant, chaque fois que l'ouvrier achète pour deux sous de vin, il y a un sou pour moi. Je prend sur le tabac, sur le sel, je prend sur la viande, je prend sur le pain, je prend partout et toujours. Je réunis ainsi aux dépens des travailleurs, non plus trente millions, mais cent. Je fais bombance dans de beaux hôtels, je me prélasse dans de beaux carrosses, je me fais servir par de beaux laquais, le tout jusqu'à concurrence de dix millions. J'en donne vingt à mes agents pour guetter le vin, le sel, le tabac, la viande, etc. ; et, avec ce qui me reste de leur propre argent, je fais travailler les ouvriers.


C'est en 1847 que l'économiste « orthodoxe » Frédéric Bastiat publiait un inimitable pamphlet qui avait pour titre : « Une mystification ; prendre cinq et rendre quatre, ce n'est pas donner » (N° 2 de « Jacques Bonhomme », juin 1947.)

Dans ce pamphlet, écrit avec l'esprit de Voltaire, Bastiat s'en prend à une construction sociale viciée qui ressemble toujours étonnament à celle qu'aujourd'hui nous déplorons...

Louis Dorlet
« L'esprit troupeau et ses conséquences »
Supplément à la revue Défense de l'Homme N°265.
B.P. 53 - 06 Golfe-juan

 

Le Capital

« Les travailleurs ne peuvent... racheter ce qu'ils ont produit pour leur maître. ...Depuis qu'ils ont produit pour un maître, qui, sous une forme ou une autre a fait du profit, ils sont obligés de payer plus pour leur propre travail qu'ils n'en ont gagné pour ce travail. »

Proudhon

 

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