Puissant tremblement de terre
26 décembre 2004.

Tremblement de terre

Un terrible tremblement de terre sous-marin a secoué le Sud-Est de l'Asie, avec une force de 8,9 degrés sur l'échelle de Richter.
C'est le plus puissant séisme qui ait eu lieu depuis 1964 et le cinquième le plus puissant depuis 1899.
Un an, jour pour jour, après celui qui a ravagé l'Iran et décimé plus d'une dizaine de milliers de victimes.

Il a frappé ce dimanche à 00:59 GMT dans l'océan indien. Il a déclenché un raz de marée qui a submergé des populations du Sri Lanka, de la Thaïlande, de l'Indonésie et de l'Inde.
L'épicentre se situait à 160 km environ de l'île indonésienne Soumatra.
Selon des nouvelles émanant du centre national d'information sur les tremblements de terre, (NEIC) organisme dépendant de la surveillance géologique américaine.

Raz de marée

Le raz de marée qui a atteint une prison de haute sécurité à Matara, dans le sud du Sri Lanka a permis à 200 détenus de s'évader.... :-))

Des témoins occulaires ont rapporté avoir vu une vague de 12 mètres de haut frappant la côte jusqu'à un kilomètre vers l'intérieur.

Les médias ont montré des images de sismographes en action, et ont donné la parole à des sismologues qui ont « ramené leur science » pour expliquer le phénomène.

Question cruciale

Pourtant, il vient à l'esprit une cruciale question : pourquoi n'est-il pas possible d'éviter que des dizaines de milliers d'êtres humains ne soient mortellement soumis à une telle catastrophe, alors qu'on sait depuis longtemps qu'elle peut se produire ?

On le sait, donc, on pourrait prendre des dispositionspréventives qui exigerait, certes quelques moyens financiers. Pourquoi à l'époque où la mondialisation fonctionne sur le plan économique (de la manière la plus perverse qui soit), la mondialisation de moyens de sécurité est négligée dans de telles proportions ? (d'une manière tout aussi perverse !)

Culot politique et étatique

Les hommes d'Etat et la classe politique ont le culot d'exprimer leur émotion devant une telle hécatombe !

Or, qui détient le pouvoir ? Qui concentre entre ses mains les décisions ? Qui décide de l'utilisation des ressources prélevées sur les peuples ?

Technologie

Avons-nous, ou pas, à l'aube de l'an 2005, les moyens techniques et technologiques de lancer une alerte aux personnes concernées, avant que des milliers d'entre elles ne soient soumises à la catastrophe ? (sismographes, moyens satellitaires d'une efficacité puissante pour faire la guerre et détruire, moyens de communication planétaire en temps réel, tout ça financé exclusivement par les ressources prélevées sur les peuples).
Ou bien le faire compromettrait-il les lois supérieures du profit ?

On peut se demander, par exemple, point le plus critique, si le laps de temps entre le choc du séisme, et la propagation du raz de marée jusqu'à la côte la plus proche, et jusqu'aux autres côtes pouvait permettre de lancer l'alerte.

On nous dit que le raz de marée se propage à environ 500 km/h. Et que l'épicentre se situait à 160 km environ des premières côtes.

Les délais, à partir du moment où les sismographes ont bougé et le moment où le raz de marée a atteint les côtes les plus proches était, au pire, de 19 minutes.

J'affirme qu'en 19 minutes, en présence d'une veille anti-sismique et d'un minimum d'organisation préventive, dans cette zone connue à risque, il est techniquement et technologiquement possible de lancer l'alerte pour que le plus de victimes potentielles possibles prennent des dispositions afin de se soustraire à une mort assurée.
Or, vu le nombre de victimes, il apparaît que ces dispositions ne sont pas prises. Pourtant, les décideurs n'hésitent pas à consacrer des sommes gigantesques à la fabrication d'armement destinés à distribuer la mort à des êtres humains. Et renoncent à exercer une action préventive là où elle s'impose.

La vague, qui s'est propagée bien au-delà des premières côtes habitées, jusqu'au continent africain, a provoqué la mort d'êtres humains, bien des heures après le déclenchement du séisme et de son raz de marée.
Et dans ce cas, les délais laissaient largement le temps aux Autorités concernées, d'agir pour prendre des mesures visant à alerter les populations.

Les médias nous annoncent froidement, au fil du temps qui passe dans la journée, que l'effet de la vague a provoqué d'autres décès à retardement, à des milliers de kilomètres de l'épicentre.

Patriotisme

A entendre les médias français, par exemple, mais il en est de même des autres Etats, la préoccupation première est le décompte des victimes qui faisaient du tourisme dans ces régions au moment du séisme.
Comme si une victime de l'Etat dont parle la radio aux ordres, avait plus d'importance qu'une victime autochtone.
Chaque patriotisme classifie les humains par ordre d'importance. En vertu de quoi, la patrie Japon, par exemple, développe egoïstement des systèmes anti-sismiques, et qu'au niveau mondial, on délaisse une masse de populations, en proie aux risques de catastrophes naturelles. Et ce raisonnement patriotique s'applique à toutes autres situations criminelles moins spectaculaires tout au long de l'année.

Déferlement de secours et d'argent

Une fois la catastrophe consommée, on assiste à un déferlement d'équipes de secours envoyées par les Etats, à celui qui « fera le plus le cacou » en mettant en oeuvre ses équipements..., tout en se faisant une image de marque humanitaire et en débloquant généreusement, des sommes d'argent, qui sortent d'on ne sait où, alors qu'il ne passe pas un jour sans qu'on nous prouve que le pays envoyeur de secours n'a plus d'argent, que son budget est en déficit et que sa population doit serrer la ceinture pour relancer l'économie !

Alors, pourquoi la « civilisation » humaine sur cette planète n'a pas permis d'éviter la mort d'autant de vies humaines ? Malgré les précédents, et notamment celui de l'an dernier, à la même date, en Iran ?
Parce que la concentration de pouvoirs entre les mains de quelques-uns, groupes privés ou publics, Etats, etc. constitue le pire des crimes contre l'humanité, à cause des terribles conséquences qui en découlent à chaque fois.
Parce qu'au niveau mondial, les moyens techniques sont concentrés d'un côté, entre les mains de pouvoirs riches et organisés pour leur propre intérêt et qui spolient à l'autre bout de la planète d'autres pouvoirs, lesquels, à leur tour, spolient leurs propres populations, autant que les premiers.

Il en sera ainsi tant que chacun, dans tous les recoins de la planète ne réagira pas pour cesser d'abandonner la plupart des décisions qui les regardent, pour cesser de remettre des finances sans contrôle à des minorités, pour développer un mode de décision collectif radicalement différent qui répartit le pouvoir à la base, par ceux qui sont directement concernés.

26 Décembre 2004 : Tremblement de terre en Asie avec ras de marée, plus 30 000 morts*.
26 Décembre 2003 : Tremblement de terre en Iran, plus de 10 000 morts.
28 Décembre 1908 : Un tremblement de terre détruit Messine en Sicile, faisant 84 000 victimes.

* les médias annoncent une aggravation du bilan chaque jour qui passe. CNN parlait le premier jour de 4500 morts.