Majorité, minorité, démocratie, PS.

Les partis politiques sont-ils démocratiques ou autoritaires ?

Prenons des exemples concrets !

Premier cas de figure

Un groupe de 12 personnes disposent d'un minibus pour se transporter. Une sortie d'une journée est prévue et deux propositions ont été émises par des membres du groupe.
Une sortie dans les Pyrénées.
Une sortie au bord de l'océan.

La situation est claire. Il est incontournable de choisir une et une seule des destinations, car il n'existe matériellement qu'un seul véhicule pour se déplacer.

Supposons que 8 membres optent pour les Pyrénées (majorité) et 4 membres optent pour l'océan (minorité).

La sortie vers les Pyrénées l'emporte. 8 membres obtiennent satisfaction: le véhicule se déplacera vers les Pyrénées.

Pour les 4 membres restants (la minorité), le groupe serait autoritaire, si parmi ces 4 membres, certains ne veulent pas entendre parler des Pyrénées et seraient contraints par la majorité de s'y rendre. Sous peine de sanction, par exemple, explicite ou subtile (exclusion du groupe en cas de non participation aux sorties, culpabilisation, etc...).

Le groupe serait libertaire si chacun des 4 membres, (la minorité) disposent de leur libre choix : ne pas participer à la sortie à l'océan, ou consentir malgré tout à participer à la sortie à l'océan.

Deuxième cas de figure

Un groupe de 12 personnes disposent d'un minibus et d'une voiture particulière pour se transporter.
Une sortie d'une journée est prévue et deux propositions ont été émises par des membres du groupe.
Une sortie dans les Pyrénées.
Une sortie au bord de l'océan.

Supposons que 8 membres optent pour les Pyrénées (majorité) et 4 membres optent pour l'océan (minorité).

Là aussi, le cas de figure est clair.
Les 8 membres partisans d'une sortie vers les Pyrénées (majorité) peuvent utiliser le bus pour réaliser leur aspiration. Les 4 membres (minorité) partisans de la sortie vers l'océan peuvent utiliser la voiture.

La majorité n'écrase pas les aspirations de la minorité, d'autant que les circonstances réelles permettent la cohabitation des deux solutions.

A noter que la minorité, dans aucun des deux cas, n'écrase pas non plus la majorité, ce qui constituerait une dictature.

Ces deux exemples sont simplistes, mais réalistes et peuvent être transposés dans un fonctionnement social. L'objet sur lequel portent les décisions à prendre est donc d'une très grande importance, ainsi que les circonstances matérielles qui les accompagnent.

Le Parti Socialiste

Un parti politique quel qu'il soit a pour but de s'emparer du pouvoir gouvernemental en briguant des suffrages. Et une fois au pouvoir de prendre et exécuter des décisions qui correspondent à la ligne politique du parti.

Dans le cas du Parti Socialiste, les chefs se font mousser en soulignant qu'ils ont organisés un référendum interne sur le traité constitutionnel européen.
Une action qui donne une image «démocratique» au Parti.

A quoi peut servir un référendum interne ?

Le Parti Socialiste (comme tous les partis politiques) est autoritaire.

Le premier but du référendum interne est utile, car il permet à chacun de connaître l'état réel de la situation. De visualiser la majorité et la (ou les) minorités.

Or, le sujet du référendum interne porte avant tout sur un problème de liberté de conscience, de liberté d'opinion, de liberté d'expression. De très sérieux et très graves sujets qui touchent d'ailleurs aux Droits de l'Homme.

C'est-à-dire que la situation ressemble davantage au deuxième cas de figure pris en exemple plus haut.

Les chefs du parti ont exigés que la minorité (NON au projet de loi sur le traité constitutionnel) se taisent ou se rallient au OUI !

La majorité exerce sa dictature sur la minorité, alors qu'il s'agit de liberté de conscience, de liberté d'opinion et de liberté d'expression. Faut-il rappeler l'article 19 des droits de l'Homme à ces autoritaires, qui finalement, affichent clairement leur vraie idéologie ?

Non seulement, un groupe limité à l'intérieur du parti cherche à imposer (au nom de la majorité) ses vues à tous, dans le parti, mais en plus, les chefs de ce groupe cherchent à ce que le parti parle d'une seule voix, pour mieux faire pression sur l'opinion des socialistes non adhérents, ainsi que sur tout le public.
Voilà, Messieurs et Mesdames les politicien(ne)s pourquoi les gens du peuple normalement constitués abhorrent votre politique politicienne. Ce qui ne signifie pas l'abandon de la ferme volonté de s'occuper des affaires de tous (polis), de jouer son rôle dans la société en refusant d'abandonner ce rôle à des élus irrévocables et sans mandat clair.

Conclusion

Fonctionnement normal d'un parti politique, qui ne nous étonne en aucun cas. Ce qui nous étonne, ce sont les gens qui continuent à soutenir ce genre de «démocratie» !

Et ce sujet a énormément à voir avec les processus d'exclusion que nous connaissons bien!...

C'est pourquoi, il nous semble que l'installation de la démocratie directe est une nécessité de terrain, et qu'en aucun cas, la démocratie ne peut être installée d'en haut, à l'aide d'un pouvoir qui décide à la place des autres, et qui éduque le grand nombre à subir les décisions.

12 mars 2005.

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