Les premières luttes sociales s'organisaient dans les années 1900 autour des forges.
A Saint-Paul-lès-Dax, au quartier Abesse, entre autres, des ouvriers landais et venus d'ailleurs fournissaient une main d'oeuvre aux forges.
Les conditions de travail y étaient particulièrement pénibles et la mortalité avancée. Notre société d'aujourd'hui doit garder la mémoire de cette exploitation de l'Homme par l'Homme et du respect de ces travailleurs anonymes et oubliés.
Une équipe a accompli un travail approfondi d'études de cette histoire écologique et humaine, et l'a partagé, le 19 mars 2005 avec un public invité.
Le matin, des parcours découverte nature (ateliers pour tous) ont été soigneusement organisés, ainsi qu'une visite guidée à la recherche des fantômes des ouvriers de la forge.
Un pique-nique était organisé sur place.
En mémoire de ces luttes, une marche a été organisée depuis le quartier d'Abesse vers la salle où s'est tenu une conférence-débat. Elle a rassemblé une cinquantaine de participants, parmi lesquels des cénétistes venus de Pau, de Bayonne et des Landes.
Sur la route nationale Dax-Bayonne, le groupe a marché avec une banderolle en mémoire d'Abesse, et les drapeaux noirs et rouges qui flottaient au vent. Un bouchon automobile sur une seule voie s'est étendu sur presque un kilomètre. Une patrouille de police municipale qui passait par là à fait demi-tour et a escorté la manif en queue de cortège, jusqu'à la sortie des marcheurs hors de la nationale.
Un exposé détaillé de toutes les infos et matériels concernant le site d'Abesse a été présenté au public réuni dans la salle. Un militant de la CNT-AIT a présenté sa confédération, son histoire, les principes de démocratie directe, d'autogestion et d'action directe, avant de lancer le débat, dans lequel, d'ailleurs des électoralistes d'extrême-gauche présents dans le public se sont engagés sans attendre.
Un lobby de capitalistes locaux envisageaient de s'approprier le quartier d'Abesse, au mépris total de son histoire. En vue de monter un projet de golf, lotissements et hôtels.
Les travaux d'investissements apparaissant gigantesques, et la rentabilité du projet faible et longue, le lobby de capitalistes auraient passé la main au conseil général des Landes, avec l'appui de la mairie de Saint-Paul-lès-Dax, par l'acquisition du quartier d'Abesse par le conseil général à majorité Parti Socialiste. La partie investissement serait donc prise en charge par l'argent public, et la partie exploitation lucrative par le lobby de capitalistes. Avec l'appui de la mairie socialiste de Saint-Paul-Lès-Dax.
Il est ressorti du débat, que le problème est resté relativement étouffé et tabou jusqu'à présent.
Qu'il s'agirait que les gens qui se sentiraient concernés par la mémoire de ce site, soient informés et se mobilisent en autogestion, hors de toutes directions politiciennes ou lucratives, sous une forme, par exemple, associative.
Qu'il s'agirait d'envisager une alternative au projet capitaliste et lucratif, qui serait plutôt basée sur la pédagogie de cette mémoire vers les actuelles et nouvelles générations, sous la forme d'un site de détente, éducatif, plaisant, à sortie familiale, dans un cadre particulièrement écologique.
Suite à la marche pour Abesse à Saint-Paul-lès-Dax, j'ai rencontré des habitants des Landes, pas du tout sensibilisés au problème avant la marche.
En parlant par hasard, ils m'ont rapporté qu'ils avaient entendus parler du problème d'Abesse.
Par radio Bleu Gascogne.
(C'est la radio essentiellement au service du pouvoir départemental). Dommage, je n'ai pas pensé à écouter les bulletins d'infos le jour même de la marche, ni le lendemain.
Ce média landais (et peut-être d'autres) ont donc été poussés à rendre compte. Ce qui prouve, comme à l'habitude, qu'une action directe est mille fois plus efficace que toutes sollicitations d'élus quelque soit le parti et quelque soit le niveau d'élection.
Bravo à la CNT-AIT de Pau, de Bayonne et des Landes, d'avoir concentré ses forces sur ce problème landais pour le faire sortir de l'ombre. La balle paraît dans le camp d'une future association autogérée hors de toutes directions politiciennes animée par les gens eux-mêmes qui se saisissent de leurs affaires.
Almereyda
24 mars 2005
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