CPE : vers la démocratie ?

« Nous sommes à l'écoute ! » déclarent le gouvernement et le chef d'Etat, à propos du CPE.

« Retrait du CPE ! » déclarent les électoralistes de l'opposition.

Imposé d'en haut

Le CPE a été imposé en force par l'article 49-3 de la constitution à l'assemblée nationale.
Même sans ça, une fois au pouvoir, n'importe quel gouvernement se comporte au nom du peuple et du suffrage universel pour n'en faire qu'à sa tête.
Et bafoue justement toute écoute du peuple. L'entêtement gouvernemental pour SON projet à LUI illustré par le CPE dévoile parfaitement cet état de choses.
La France est socialement moyennageuse. Tous ces dirigeants successifs n'ont même pas le culot de pratiquer le référendum populaire si cher à la Suisse. C'est l'aveu de déni de démocratie. Nous avons à faire à des autocrates qui conservent soigneusement tout pouvoir entre leurs mains.

Une « démocratie » où le peuple n'est pas souverain

Ni la politique gouvernementale, ni les actions électoralistes de l'opposition qui visent à reprendre le pouvoir pour imposer à son tour ses idées à elle, ne sont à nos yeux, crédibles. C'est en ce sens que toute la classe politique tourne le dos au peuple soit disant souverain.

Nous n'obtiendrons jamais le respect des aspirations de la société civile par les urnes de ce genre, par des élus avec mandat en blanc et jamais révocables.

Instauration de la démocratie

Ce qu'il nous faut, c'est une structure sociale qui rétablisse la démocratie directe. Depuis le bas, vers le haut.

L'organe de base, c'est l'assemblée générale, sur le lieu d'habitation, par commune et par quartier, et sur le lieu d'activités. Avec des délégués animés par un mandat précis délivré par l'assemblée générale et par un mandat révocable s'il n'est pas respecté. Pour construire une confédération permettant la prise de décisions à tous les niveaux (locaux, départementaux, régionaux, etc...) de l'échelle sociale.

C'est pourquoi, même dans les luttes pour le CPE, par exemple, et pour toutes luttes, l'assemblée générale des intéressé(e)s a tout intérêt à pratiquer ces méthodes pour garantir l'exécution des décisions des assemblées. Et pour mettre en échec, toute prise de pouvoir sur l'assemblée, par ceux qui aspirent à conserver ce système archaïque leur permettant de justifier leur dominance sur tout le monde.

Non à la récupération des luttes anti-CPE

Beaucoup d'étudiants et de lycéens ont compris cette question fondamentale. Et veillent le plus possible pour que leur mouvement reste autonome, et ne soit pas récupéré par les partis politiciens ou les syndicats politisés et autres groupes visant la prise du pouvoir gouvernemental par un électoralisme devenu le fossoyeur de la démocratie.

C'est par les assemblées générales souveraines, et par la lutte sur le terrain, que nous aurons la peau du liberticide CPE, et de toute forme de domination de l'Homme sur l'Homme par le salariat et sa structure de subordination. Pour une société d'égalité sociale par l'autogestion.

16 mars 2006.

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