Discrimination positive landaise envers des démunis ?

Ou des démunis sous contrôle social ?

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29 décembre 2006

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Tous les exclus ne sont pas égaux

Le samedi 9 décembre 2006, le collectif « Droit à l'Énergie » se mobilisait en faveur des démunis, à Mont-de-Marsan (Landes), dans le cadre de la semaine des Droits de l'Homme.

Le collectif « Droit à l'énergie » se dit composé des dix organisations landaises suivantes: association Terre Active, Indecosa-CGT, Secours Populaire, ATTAC Marsan, ATTAC Landes Côte Sud, CGT, CLES, FSU, LDH, UNSA.

Le collectif « Droit à l'énergie » n'envoie pas ou plus ses informations sur notre boite aux lettres électronique : exclus.enaction @ free.fr

En remontant jusqu'en octobre 2005, pour vérifier en écrivant cette phrase, pas un message de ce collectif dans nos archives.
On se demande même si le collectif « Droit à l'énergie » a utilisé seulement une fois, au moins, le courriel de notre groupement depuis sa création en 1999, avant le coup de pied au cul populaire de 2002.

Pourtant, nous avons envoyé quelques communiqués, via le responsable de l'association Terre Active et via le courriel clesmdm @ wanadoo.fr de l'association Chômeurs landes emploi solidarité (CLES) ou de l'Indecosa-CGT.

Les mots-clés « exclus landes » (et sans doute d'autres) tapés dans un moteur de recherche conduisent inévitablement à notre site internet. Difficile de ne pas savoir que nous existons.

On est donc en position de se demander, s'il n'y aurait pas eu, au pire, décision délibérée de ne pas ou plus informer notre groupe d'exclus. Ou au mieux de nous éviter.

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Certains sont moins égaux que d'autres

Notre groupe d'exclus, très expérimenté en matière de se faire bananer par des décideurs, défend un modèle de société, où les élus soient mandatés clairement et soient révocables. Pas de chèque en blanc pour déléguer des décisions à des gens qui n'en font qu'à leur tête ou qu'à celle de leur parti politique, pour imposer des décisions par des pseudo-concertations écrabouillant aussi toutes les minorités.

On peut supposer que les gens de la politique n'aiment pas trop cette position et préfèrent nettement des exclus qui votent au « bon endroit » pour recevoir la légitimité « démocratique ». Et donc, supposer que plusieurs des organisations composant le collectif « Droit à l'énergie » se comportent comme des courroies de transmission de quelques politiciens choisis.
Suffit d'observer avec quelle insistance et propagande, on est invités à s'inscrire sur les listes électorales et à mettre un bulletin dans l'urne : l'abstention active dérange le pouvoir et l'inquiète !

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Plus de coupures d'énergie pendant l'hiver

Ce collectif à ses débuts demandait l'interdiction des coupures pendant l'hiver. Voilà que le gouvernement de la droite sociale a précisémment voté des dispositions dans ce sens (les techniques de gouvernement de la social-démocratie parlementaire sont contagieuses).

Aujourd'hui, le collectif demande l'interdiction des coupures chez les démunis, pendant toute l'année. Et demande qu'une loi soit votée. D'ici peu, on ne serait pas étonné de voir un député landais intervenir dans ce sens à l'assemblée nationale, prouvant par là, que les actions du collectif sont bien de nature politicienne et destinées à appuyer ses démarches calculées d'avance.

« Bien entendu en hiver, on pense au chauffage, mais en été, si vous êtes coupés, vous perdez le froid sanitaire, qui est essentiel, mais aussi l'eau chaude. » a déclaré un représentant du collectif. Sud-Ouest du 11 décembre 2006, Mont-de-Marsan, page 2-3.

Nous, qui vivons avec mille soucis quotidiens, par un revenu en dessous du seuil de pauvreté, nous n'allons pas nous élever contre des revendications qui constituent le moindre des respects humains. Au contraire ?

Dans un département où nous sommes pratiquement placés devant des « interdictions professionnelles » à bénéficier d'un revenu décent en échange d'une activité socialement utile correspondant à des besoins sociaux et à nos savoir-faire.

Ah ! Vous avez un frigo et un chauffe-eau, vous ?  :-)

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Bienfaisance et politique

Seulement, nous ne sommes pas aveugles, et nous voyons bien que ces organisations regroupées dans un collectif pour paraître plus fortes font, pour certaines, avant tout, de la politique politicienne pour convaincre de mettre au pouvoir un parti plutôt qu'un autre. Peut-être nous convaincre à nous autres, dans l'exclusion ? Ou convaincre tous les gens, animés d'une certaine générosité personnelle, qui ne voient pas quoi faire concrètement, qui regardent et qui, le moment venu, mettrons le « bon » bulletin dans l'urne en 2007, avec le sentiment d'avoir aidé ces démunis. Et le cas échéant, sur les conseils électoraux d'une des orgas ? On va surveiller attentivement les éditoriaux de leurs publications...

Certains des membres les plus en vue de notre groupe ont été frappés par des administrations landaises, qui, à certains moments, ont même tenté des suppressions injustifiées de minima sociaux. Des créations de dettes fictives CAF. Ou même des menaces de radiations injustifiées d'ANPE (Dossiers à votre disposition avec des noms). Incroyable dans les Landes « socialistes » ? Mais vrai.

A ce moment-là, malgré nos communiqués, nos tracts, malgré un article dans Sud-Ouest où il n'a plus jamais été possible ensuite de s'y exprimer (!... Un journaliste s'est fait remonté les bretelles.), nous n'avons pas vu la moindre prise de position publique favorable d'organisations, ni d'institutions extérieures à notre groupe. Seulement quelques rares interventions à titre individuel, qui n'engageaient pas d'organisations. À propos desquels, aujourd'hui, nous sommes en position de nous demander s'il ne s'agissait pas simplement de calmer le jeu, pour que nous soyions moins visibles publiquement et que nous ne dérangions plus la politique politicienne départementale ronronnante et ses piliers.

Le collectif « Droit à l'énergie » agit en faveur des démunis. Ce ne sont donc pas des démunis eux-mêmes qui sont en mouvement pour prendre leurs problèmes en main. Et on peut le vérifier, puisqu'il regroupe des militants ou des cadres d'associations, parfois militants de longue date. Mais, les démunis en question se font rares au sein du collectif. (Sauf peut-être ceux qui ont trouvé un boulot salarié subventionné, à cette occasion, montant ainsi d'un cran plus haut leur niveau de vie).

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Qui sème la misère, récolte la colère !

Certains d'entre nous, se souviennent à quel point les groupes et mouvements de contre-pouvoir se sont subitement effondrés, tout d'un coup, juste après mai 1981. Et comment pendant des décennies, certaines organisations faisaient en sorte d'encadrer tout mouvement de contre-pouvoir naissant pour le canaliser, voire le neutraliser, alors que leurs « copains » politiques étaient au gouvernement. Il ne fallait pas les gêner dans leur tâche, dans leur travail gouvernemental.

Si, par un pur hasard, Ségolène Royal venait à passer, en 2007, nous ferons partie de ceux qui seront très attentifs à observer avec quelques ferveurs, les exclus seront encore les objets d'autant de sollicitudes par des collectifs, organisations ou institutions.

Le résultat a été un recul sans précédent des luttes, une anesthésie générale de la population et des opprimés, un désapprentissage des pratiques d'organisation collective basé sur la démocratie directe au profit de la délégation de pouvoir, etc. Et finalement, la situation d'aujourd'hui est caractérisée par une forte et dangereuse démobilisation populaire hors des luttes.

On récolte ce qui a été semé !

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Le pouvoir au peuple, dont les exclus

Il y aurait pourtant d'autres solutions que celle consistant à faire de la politique avec des députés ou des partis pour faire voter une loi de plus.

Parmi ces solutions, il y a celle qui consiste à appuyer l'organisation des exclus par eux-mêmes en aidant à centrer les prises de décisions au sein de leurs propres groupes pour les affaires qui les concernent, en l'occurrence, les problèmes de coupures d'énergie. Afin que les intéressés eux-mêmes choisissent les solutions de légitime défense qui leur conviennent, face aux abuseurs. Sans se soumettre aux volontés de politiciens d'un parti ou d'un autre. Et bien d'autres choses...

Il suffit d'observer par qui sont drainés les subventions et les moyens logistiques des collectivités territoriales, et surtout vers qui. Pour mieux comprendre qui sert qui. A l'aide de l'argent public.

Cette description dont bon nombre de points s'avèrent facilement vérifiables, constitue déjà des pratiques discriminatoires avérées.

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Critères de discrimination : sexe et enfants à charge ?

Les déclarations publiques d'un responsable du collectif « Droit à l'énergie », le 9 décembre 2006 à Mont-de-Marsan, auraient tendance à nous inquiéter davantage:

« En général, ce sont des familles monoparentales. Des adultes isolés avec leur enfant. Mais ce ne sont pas de mauvais payeurs, ceux-là, nous ne les défendons pas, simplement, la faiblesse de leur revenu fait qu'ils ne peuvent pas payer. Ils gagnent souvent moins que le SMIC. » Sud-Ouest du 11 décembre 2006, Mont-de-Marsan, page 2-3.

Certes, les jeunes femmes isolées avec leur(s) enfant(s) se retrouvent en très mauvaise posture lorsque la précarité et l'exclusion frappe, y compris dans les Landes. On se demande d'ailleurs, comment dans une convivialité bien comprise, les deux parents géniteurs d'un enfant n'assument pas ensemble leurs responsabilités parentales.

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Critères de discrimination : mauvais payeur ?

Ceci dit, la notion de « mauvais payeur » ajouté à des critères sociaux (la mère et l'enfant) apparaissent comme de très dangereux critères de discrimination peu objectifs. Qui pourraient devenir l'embryon de choses assez inquiétantes pour l'avenir.

Qu'est-ce donc qu'un mauvais payeur ? Une personne qui ne veut pas payer mais qui a les moyens de payer. Là, à peu près d'accord avec le raisonnement en soulignant la phrase : qui a les moyens de payer. Donc qui a les ressources correspondantes.

Le seuil de pauvreté, d'ailleurs devenu officiel en Europe est défini comme étant la moitié du revenu moyen d'un pays (on pense), c'est-à-dire comme étant un seuil de pauvreté vers les 650 euro mensuel environ en France.

Une personne survivant avec 400 euro mensuel ou moins en France, et qui n'assure plus ses factures est-elle considérée comme « mauvais payeur » avec en plus, les critères aggravants qu'elle n'aurait pas ou plus d'enfant à charge, et qu'elle serait de sexe masculin ?

Pour ce qui concerne le travail en gagnant moins que le SMIC, un autre problème plus en profondeur est ainsi posé. Mais qu'ont fait et que font donc les grandes centrales syndicales réformistes pour tolérer que des gens depuis des décennies, travaillent avec un revenu en dessous du salaire minimum interprofessionnel de croissance. Salaire considéré comme le minimum vital pour une vie minimalement décente pour une personne ! Et que fait-on pour qu'il en soit autrement ? A part d'appeler à mettre des bulletins des l'urne, ce qui ne change strictement rien depuis des décennies et des decénnies.

Rappelez-vous donc ! 20 heures par semaine, à moitié le SMIC, cette idée géniale ! Les TUC !... CES !... Puis, les CDD, CIE, CAE, RMA, CNE, CPE, CESU... Qui a ouvert le ban ? Et maintenant qui le perfectionne ? Le CPE a été retiré, le CNE reste. Les nouvelles générations n'y verront-elles que du feu ? Quand elles tomberont dans le CNE l'âge venu ?

Par delà, l'apparente discorde de projets politiques qu'on nous sert dans les médias, on constate une curieuse entente politique, avec le gouvernail dans la même direction : casser les acquis, soutenir les groupes privés faiseurs de fric.
Avec son corollaire, l'exclusion.

On commence à frémir à la lecture de ses belles paroles !

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Oppression économique et sociale

On parle de ce sujet d'autant plus à l'aise, que bon nombre d'entre nous ne pratiquent pas la politique des politiciens justement : on fait tout pour éviter le déficit budgétaire et l'endettement qu'on peut observer sur les budgets des collectivités territoriales et de l'État.

Donc, on se place, la plupart du temps, dans une position personnelle tout aussi inconfortable que celle des endettés : l'auto-rationnement, la décroissance, l'anti-consommation, la survie avec les moyens du bord. Nous plaçant nous-mêmes ainsi, sous la pression économique et sociale, dans une situation moyen-âgeuse, extrêmement difficile à supporter. Et de surcroît, on ne voit pas la moindre solidarité institutionnelle complémentaire au minima social. Nous n'en sommes pas moins dans une situation aussi périlleuse que les « mauvais payeurs ».

Et quand l'administration attaque, jusque dans leurs derniers moyens de survie, ou leur dernier abri avant de se retrouver sans abri, des précaires ou des exclus non ecartés dans un parti ou un syndicat de collaboration ou une association subventionnée, on n'entend plus que le silence assourdissant de celui qui n'a rien vu. Qui ne dit mot consent !

A croire que l'exclusion n'intéresse que si « on » peut voler à son secours car elle est à genoux, pieds et mains liés. Prête à se soumettre en échange de traitres gratifications. Quant à l'autre exclusion insoumise, mieux vaut la taire, l'étouffer car elle dérange. Elle est politiquement incontrôlable.

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Le SMIC : encore vraiment une référence ?

Heureusement, on se rassure à la lecture de l'appel du collectif « Droit à l'énergie » pour le 9 décembre 2006 (extrait) :

« Pour une loi instaurant le droit à l'énergie pour tous en interdisant les coupures d'eau et d'énergie sans limitation de période chez les usagers dont les ressources cumulées sont inférieures au SMIC pour une personne (seuil de ressources modulables selon la composition du foyer), cette loi devant s'appliquer à tous les fournisseurs. »

Appel de ce collectif qui nous est parvenu indirectement, grâce au fait que des gens, fort heureusement eux, connaissent et reconnaissent l'existence de notre courriel de groupe.

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Démuni, exclu, économiquement faible

Encore quelques réflexions sur le vocabulaire.

Le mot « démuni » laisse entendre, à tort, que l'état de pauvreté est lié à une certaine fatalitéla société environnante n'est pas vraiment impliquée dans une responsabilité. Et où le démuni, lui, est assez dépossédé matériellement, et éventuellement dépossédé de jugeotte au point d'en arriver à cette situation et d'avoir besoin que des tierces personnes agissent « en sa faveur ». Ce qui décharge l'organisation sociale de toute responsabilité, et nécessite de « traiter » la psychologie du démuni, voire de le protéger. Sans rien changer de l'organisation sociale en place.

Le mot « exclu » laisse entendre, à juste titre, que l'état d'exclusion n'est pas seulement le fait de celui qui subit cette situation. Mais que des personnes, qui ne sont pas dans l'exclusion, ont joué aussi un rôle actif au regard de cette situation. Ce qui débouche sur une nécessaire remise en question de l'organisation sociale.

Pourquoi pas aussi les termes utilisés dans certains textes officiels ou réglementaires : « économiquement faibles » ! Pour pas mettre les gens encore plus bas que terre selon l'idéologie des maîtres du monde (les forts).

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Pourquoi ? Et les problèmes de fond ?

Le gros inconvénient dans tout ça, c'est qu'à aucun moment, ne sont posés les problèmes de fond. Mais pourquoi diable :-), dans une organisation sociale, des gens finissent par se retrouver, en masse, dans des situations d'exclusion, alors que d'autres ne savent plus comment dépenser (stupidement) les plus-values qu'ils ont trouvé le moyen d'accumuler en toute légalité, c'est-à-dire avec la bénédiction :-) des élus, des parlementaires, des sénateurs, des gouvernements... ?

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Conclusion

Cet article va soulever bien des haines politiques supplémentaires, mais nous sommes déjà des PARIAS devant lesquels la plupart des portes sociales et institutionnelles sous contrôle de partis ou autres, sont déjà fermées depuis trop longtemps. Un peu plus ou un peu moins...

Nous continuerons à payer le prix pour conserver notre liberté d'opinion et d'expression.
C'est à peu près tout ce qui nous reste !
Puisque les clans dominants ont accaparé aussi les moyens publiques et privés d'expression et de communications (médias traditionnels) et s'emparent peu à peu du contrôle sur Internet.

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version 1.1-1167560696 - 31/12/2006 susceptible de relectures et de retouches.

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