Le nombre de RMIstes en hausse !

9 décembre 2005

France Inter fait état d'une hausse du nombre de victimes du RMI entre septembre 2004 et septembre 2005 : +5,2 % (+6 % en métropole). Selon la Caisse nationale d'allocations familiales, le nombre de rmistes atteindrait donc 1.240.000, un maximum en 8 ans depuis sa création, nous dit-on.

C'est possible.
Si des chômeurs sont radiés de leurs droits, forcément, ils se retrouvent d'autant au RMI.

Si on résume, 1.240.000 rmistes + 2.358.100 chômeurs inscrits = 3.598.100 personnes officiellement sur le carreau. Sans compter la face cachée de l'iceberg...
Autant que je me souvienne, on faisait état de 5 millions de personnes bénéficiaires de la CMU. Ce qui veut dire autant de personnes en dessous du seuil de revenus ouvrant droit.
Le terrain social est miné, Messieurs Dames. Attention où vous mettez les pieds !

« Si un jour, on atteint les 500 000 chômeurs en France, ce sera la révolution ! » Pompidou.
A cette époque-là, en 1967, on comptait 250.000 chômeurs. Et pas de RMI. Et une classe ouvrière dynamique et organisée.

Le journaliste de France Inter se permet de rajouter: « Il semblerait que le I (insertion) de RMI ait été oublié ! » (Revenu Minimum d'Insertion). Pauvre journaliste avec ses ... combien... allez disons, 3000, 5000 euro par mois ? 10000 euro mensuel ? Un animateur de TV, ça tourne autour de 30.000 à 50.000 euro mensuel, non ?

Et au bulletin de 22h00: paf ! Carte sur table, il s'agit maintenant de la chasse aux rmistes, en clair. Après avoir préparé le sujet tout au long du jour, progressivement.
Là, on va avoir du mal à nous convaincre que les grands médias sont indépendants...

Zork le landais nous dit:

« Je touche 389,43 euro de RMI, 35,83 euro d'allocation logement social, soit au total: 425,26 euro de pouvoir d'achat mensuel. Ne me demandez pas pourquoi y'a des centimes à la noix au bout.

Je dois me démerder avec ça pour manger. Pour me loger et chauffer. Pour me vêtir. Si on commence à parler des déplacements, là, ça coince. Si on continue en parlant de téléphoner ou autre communication, là ça coince. On parle d'autre chose ? N'y pensez même pas.

Les 200.000 euro de subventions lâchées au cinéma associatif « l'Entracte » à Mugron, c'est pas pour le I de l'insertion. C'est pour distraire, avec des films associatifs, ceusses qui vont voter où il faut la prochaine fois. Nous, on est pas mis en bonne disposition d'esprit pour placer aveuglément notre confiance ; vous pouvez en être certain.

Finalement, oui, je crois que quelqu'un a oublié le I de insertion. Parce qu'on me fout dans des ASI, dans des OEI, dans des ateliers de ci, des ateliers de ça. Vas-y que tu fais des kilomètres taxés à 70% et qu'on exige que ton RM avec le I paye tout ça. Passer des lettres, des coups de fil à des employeurs, je vous dis pas.

Moi, je crois qu'on nous prend pour des magiciens ou qu'on fabrique les billets.

Remarque, les gestionnaires de budgets publics, comment ils font ? Eh bé, ils gèrent en déficit, eux, tai ! De toutes façons, ce sont pas eusses qui paieront.
Et quand ils s'attaquent au déficit, ils ne s'attaquent pas là où il faudrait ! Je pense à des gaspillages étatiques ou dans des collectivités publiques ou dans des entreprises et qui dépassent l'entendement.

Eh ! Tu sais pas ? En plus !
Quand t'entend des gens qu'ont des CDI depuis je sais pas combien d'années, et des salaires à l'ancienneté, y te disent que les rmistes ont plein d'avantages. Que eux, les salariés y doivent tout se payer et que les rmistes, finalement sont des privilégiés. Pfff !...

Tè ! Avec des raisonnements comme ça, y te dirait presqu'ils voudraient y être au RMI !! Mais qu'est-ce qu'ils attendent. Je veux bien échanger la place pour voir.

Tout ça, ça monte une catégorie de citoyens contre une autre catégorie de citoyens. Le dégueulasse, c'est qu'on est en train de monter les smicards et la classe moyenne contre les plus démunis. Et ça, C'EST DEGUEULASSE !
Y'a pas plus dégueulasse !
Eh oui !

Tè regarde ça pour comprendre ce que je veux dire:

« Un gouvernement peut difficilement stabiliser contre la volonté de l'opinion publique dans son ensemble. Il doit se ménager le soutien d'une partie de l'opinion, au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c'est-à-dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu'un programme discriminatoire, faisant supporter l'ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu'ils soutiennent le gouvernement.» 
La faisabilité politique de l'ajustement.

Un vrai travail, avec un vrai revenu, pour tous, ça existe, ça ? Ça existe ?? Hein ? »

« Ni vous ni moi n'y pouvons rien, dès lors qu'en automatisant, la 3e révolution industrielle depuis le début du 19e siècle, dès lors qu'on peut fabriquer plus vite et pour moins cher des produits, et vous pouvez dire tout ce que vous voudrez aux chefs d'entreprise, ils iront toujours là où il y a la meilleure productivité, le meilleur rendement, le meilleur profit. » Mittérand.

En attendant, le chômage, ça existe et ce n'est pas fait pour les chiens, apparemment:

« il n'y a pas de moyens plus violents de coercition, des employeurs, et des gouvernants contre les salariés que le chômage. Aucune répression physique, aucune troupe qui matraquent, qui lancent des grenades lacrymogène, ce que vous voulez, rien n'est aussi puissant comme moyen contre la volonté, tout simplement, d'affirmer une dignité, d'affirmer la possibilité d'être considéré comme un être humain. C'est ça la réalité des choses. » Krasuki.

Seb'

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