Lundi 5 décembre 2000 : En suivant, le survivant au RMI
contacte l'employeur. Eh ! Oh ! On reste tranquille le dimanche, quand
même !
Rendez-vous obtenu dans la journée même. Embauche pour
le lendemain matin.
En 2001, une embauche de ce genre relève de la fiction. Pourtant impossible de ne pas se poser de nombreuses questions. Si, si, on se les pose ! Et vous ?
En ce moment, à l'ANPE, dans la presse écrite et radio, fleurissent un nombre incroyable d'offres dans la restauration. On se demande bien pourquoi.
Logé, nourri, à la disposition de l'employeur, pour la vie professionnelle, mais aussi beaucoup de dérapages dans la vie privée du salarié. Le boulot ne se passe pas trop mal, auprès du chef cuisinier. La patronne, gérante de la SARL est une plutôt une sacrée matronne. Et le chef cuisinier son salarié est aussi son mari.
Ce qui n'était pas évident à l'embauche, c'est que la matronne n'était pas de l'avis du chef cuisinier pour cette embauche. Le chef, lui, voyait d'un bon oeil le coup de main.
8 décembre 2000 : Bref, signature du contrat chez le comptable,
puis à l'ANPE. Tiens ! à l'ANPE ? Et oui. Entre temps la
SARL s'est aperçu que l'embauche d'un RMIste pouvait ouvrir droit
à éxonérations de charges patronales et au versement
d'une aide étatique. De quoi réduire plus qu'un peu le coût
salarial. ça fait réfléchir la matronne, malgré
son aversion de ce salarié. Pour lequel elle cherche les pous dans
la tête.
L'embêtant, c'est que l'ANPE exige la signature du contrat (contrat
initiative emploi) avant l'embauche effective.
Qu'à cela ne tienne !
La dactylographie du contrat précise la date du 12 décembre
2000 comme début. Le salarié n'y a vu que du feu !
15 janvier 2001 : Toujours pas de paye
pour 189 h 30 de boulot effectué en décembre ! Toujours pas
de rupture de contrat, ni d'éxécution du contrat et de ses
clauses légales. Ils ne manquent pas d'air les patrons ! Il y a
de l'arrogance dans l'air.
Devinez où se termine ce genre de pratique
? Aux Prud'hommes, bien sûr ! (L'inspection du travail s'en lave
un peu les mains !).
Et les Prud'hommes ?
On va le savoir bientôt.